La vaccination précoce contre la bronchiolite dès la naissance à partir de septembre
La France fait actuellement face à une préoccupation majeure : une pénurie de médicaments risquant d’affecter directement la santé de sa population. La pénurie concerne en particulier un antibiotique essentiel, l'amoxicilline, particulièrement dans le traitement de l'enfant.
La Haute Autorité de Santé (HAS) a récemment émis un avis favorable concernant le vaccin Beyfortus, développé par Sanofi en partenariat avec AstraZeneca, marquant ainsi une avancée significative dans la lutte contre la bronchiolite. Cette décision ouvre la voie au remboursement du vaccin pour tous les nourrissons de moins d'un an, avec une possibilité de vaccination dès le jour de leur naissance. Des tests réalisés sur 8 000 nourrissons pendant la saison hivernale 2022‑2023 ont révélé que le Beyfortus réduisait les hospitalisations liées à la bronchiolite de manière spectaculaire, avec une efficacité de 83 %.
La bronchiolite touche chaque année environ 30 % des nourrissons de moins de 2 ans en France, soit environ 480 000 cas. Elle entraîne l'hospitalisation de 2 à 3 % des nourrissons de moins d'un an. La France deviendra ainsi le premier pays au monde à lancer une campagne de vaccination contre la bronchiolite pour la saison 2023‑2024, avec des garanties de remboursement et des mesures dérogatoires mises en place pour cet hiver, notamment un reste à charge nul pour les parents.
Le régime dérogatoire prévoit l'administration d'une seule dose du vaccin Beyfortus, offrant une protection immédiate d'environ six mois, couvrant ainsi toute la saison épidémique qui s'étend d'octobre à mars. Tous les bébés, dès leur naissance jusqu'à l'âge d'un an, sont éligibles à la vaccination.
Il est également important de noter que les négociations entre Sanofi et les autorités sur le prix et les modalités de distribution du Beyfortus sont toujours en cours et devraient probablement se poursuivre pendant plusieurs mois. Pour garantir l'accès au vaccin dès septembre, l'État a mis en place un système dérogatoire. Santé Publique France a d’ores et déjà acquis un stock de doses auprès de Sanofi, qui assure la commercialisation du vaccin. Ce stock est déjà en partie en France, à Val‑de‑Reuil (Eure), dans le centre logistique de Sanofi, et sera livré aux maternités et autres établissements de santé dès le mois d'août, en vue de la vaccination des nouveau‑nés dès leur naissance à partir de septembre. Cette vaccination sera entièrement gratuite pour les parents, sans aucune avance de frais.
Pour les bébés déjà nés, les parents pourront se rendre en pharmacie avec une ordonnance de leur médecin pour obtenir la dose de vaccin. Il est à noter que les pharmacies ne disposeront pas de stock, elles devront commander le vaccin au besoin, et Sanofi s'engage à répondre rapidement à la demande. Comme pour la vaccination Covid durant la pandémie, cette première campagne de vaccination 2023 prévoit la gratuité.
Sanofi se veut rassurant en ce qui concerne les craintes de pénurie, affirmant que le laboratoire dispose déjà de plusieurs centaines de milliers de doses produites au niveau mondial. Le laboratoire français est d'ores et déjà en contact avec les maternités pour une livraison rapide, indépendamment de leurs commandes.
À partir de l'année prochaine, la France mettra en place un régime normal de vaccination, dont les modalités précises, y compris sur le plan financier, seront définies une fois les négociations en cours terminées. Le ministère de la Santé fournira prochainement des informations complémentaires aux professionnels de la santé concernant la prescription et la vaccination avec le Beyfortus.